C’est Pâques, bien sur!
Et qu’est-ce qui fait courir les enfants dans ce petit matin (pas encore tout à fait) printanier de cette année.
Assurément pas la nécessité de porter des aromates au tombeau du crucifié enseveli à la hâte avant les premières lueurs du sabbat! Alors quoi d’autre?
Le signe de la vie nouvelle, le signe qui symbolise le mieux la fécondité: un œuf!
L’œuf gardé.
Le jeûne du Carême a longtemps imposé l’abstinence de viande, non seulement chaque vendredi et le mercredi des Cendres, mais chaque jour.
Cette abstinence concernait aussi les œufs, prémices de viandes.
Mais les poules ne s’abstiennent pas de pondre leurs œufs pendant le Carême, aussi gardait-on les œufs.
Ceux des 20 premiers jours étaient consommés à la mi-carême dans les crêpes, les bugnes et autres friandises, réservées à ce jours. Ceux des 20 derniers jours attendaient sagement le jour de Pâques.
L’œuf symbolique
Outre cet aspect pratique, l’œuf s’enrichit d’une symbolique plus profonde. Bien que Pâques se situe au printemps et qu’il soit facile d’y associer le renouvellement des forces de vie au-delà de l’enfouissement hivernal, c’est bien la victoire définitive de la Vie sur la mort qui est célébrée. Il ne s’agit pas, comme pour la nature, du simple jeu de la continuité, mais de l’irruption imprévisible qu’aucune mort ne peut plus atteindre.
La résurrection ne trouve dans la nature aucun équivalent, seulement des figures plus ou moins parlantes. Au matin de Pâques, l’œuf, porteur de vie nouvelle, se fait figure du Ressuscité lui-même.
l’œuf des traditions.
S’appuyant sur des traditions païennes antérieures au christianisme, l’Orient autant que l’Occident ont aimé offrir des œufs, signes de la résurrection.
Dès la fin du Ve siècle, on constate une tradition de l’œuf dans l’Église copte. Le haut moyen-âge en Orient, le Xe siècle en Occident voient apparaître des bénédictions d’œufs à la fin de la messe de Pâques, suivies de leurs distribution.
En Orient, les œufs distribués se sont peu à peu habillés de somptueux décors peints.
Pierre-Karl Fabergé en a fait pour les stars Alexandre III et Nicolas II des objets précieux, qu’ils offraient une fois par an à leur femme. Moins riches, mais tout aussi joyeusement colorés, sont les œufs que s’échangent les simples fidèles.
L’Occident décore peu ses œufs, même si Louis XIV couvrait de feuilles d’or ceux qu’il distribuait lui-même à ses courtisans. La distribution des œufs à la fin de la messe a disparu au profit d’une recherche des œufs dans les cours et les jardins.
Les cloches, silencieuses depuis le jeudi Saint, sont sensées avoir prodigué des œufs à la volée en sonnant la joie pascale, tout au moins en France, car, en Allemagne, en Autriche et en Suisse, voir en Alsace, ce sont les lapins du printemps qui ont déposé les œufs dans les jardins.
Quels que soient les pourvoyeurs des œufs que nous dégusterons, n’oublions pas qu’ils nous assurent une promesse, celle de la vie nouvelle!
Texte B. Ducatel. Magnificat Mars 2013.
Images du net.
Pour conclure cet article et faire un petit clin d’œil au 1er avril, une photo perso, pour un dessert amusant, recette trouvée dans un magasine de cuisine:
Impossible de vous donner la recette telle qu'elle, tellement les quantités et procédures étaient olé-olé!
Ça doit être l'effet poisson d'avril! A retravailler...
Mais l'idée est bonne ainsi que ces 2 oeufs qui au final sans sortent pas trop mal!