J’aurais aimé vous présenter cette histoire début septembre, plus exactement le 8 septembre, à la fois fête de la nativité de la Vierge Marie et date anniversaire de la première victoire de la bataille de la Marne.
Un emploi du temps un peu trop chargé m’en a empêché.
Comme cette histoire me tient à cœur, je vous la présente néanmoins aujourd’hui avec la proximité du 11 novembre qui me donne aussi l'occasion de rendre hommage à tous les soldats qui ont donné leur vie pour défendre notre pays.
À tous mes amis lecteurs, fidèles ou de passage qui ne seraient pas croyants, je me permets juste de vous dire que je ne suis en aucun cas chargée de vous faire croire ce que vous allez lire dans cet article, mais simplement je souhaite vous le faire connaitre....
Alors que l’Allemagne menaçait de prendre Paris, quelques événements surnaturels ont marqué la fin d’été 1914. Ce que les historiens ont appelé “le miracle de la Marne” avec de prudents guillemets, ne s’entend pas seulement au sens profane du terme (Victoire sur un ennemi supérieur en nombre). Nos historiens ont juste fait abstraction d'événements étranges constatés pourtant par de très nombreuses personnes.
À mon sens, et sans que je ne cherche pour autant à dévaloriser l'efficacité de notre armée française, ces événements ont eu une importance décisive dans la conclusion de cette bataille.
Vous n’en n’avez pas entendu parlé? Voila qui ne m'étonne pas…
Petit rappel pour se remettre dans le conteste de l’époque.
La France baigne depuis les années 1870 dans un climat anticlérical très fort. Et ce n’est rien de le dire!
Voici quelques exemples:
L’année 1877 marque une coupure dans les relations Église-État.
- La IIIe République semble solidement installée, le 4 mai 1877 monsieur Léon Gambetta provoque un "séisme" en s’écriant : " Le cléricalisme voilà l’ennemi "
( Il ne cherche pas tant à combattre la foi religieuse qu'il respecte, qu'à dénoncer le conservatisme politique et social soutenu par l'Eglise de l'époque)
- En septembre le Convent du Grand-Orient de France décide de supprimer l’obligation de croire en Dieu et à l’immortalité de l’âme.
- L’épuration de l’État face au " péril clérical " touche également l’armée dont les cadres sont souvent formés dans des "jésuitières".
Pour favoriser l’avancement des républicains le général André, Ministre de la guerre de 1900 à 1904, décide d’établir un fichier consignant les opinions politiques des officiers. Le secrétariat du Grand-Orient rédige des fiches sur les opinions religieuses et politiques des officiers : " Va à la Messe ", " Fait faire la première communion à son fils ", ... .
- En 1904 se produit la rupture des relations diplomatiques avec le Vatican, en 1905 la séparation de l’Eglise et de l’Etat consacre une coupure douloureuse dans Ie peuple français.
Pourtant, malgré cela, à moins que ce ne soit à cause de cela, on verra durant la guerre de 14 se développer de façon assez exponentielle le culte au Sacré-Cœur, tant dans la vie civile (Paray le Monial, le Sacré-Cœur à Montmartre) qu’au sein de l’armée.
J’en veux pour preuve cet élan spontané dès août 1914 qui se traduit, tant au front qu’à l’arrière, par la distribution de millions d’images, insignes, scapulaires que les combattants mettent à leurs capotes, à leurs képis, sur leurs bérets.
Le "Pèlerin" du 1er novembre 1914 certifie la distribution en deux mois de trois millions de carrés d’étoffe blanche imprimés en rouge du Sacré-Cœur .
L’œuvre des Insignes du Sacré-Cœur,19 quai Tilsitt à Lyon, distribue au cours de la Grande guerre: douze millions d’insignes, 1.529.000 fanions, 375.000 scapulaires, 32.425 drapeaux à l’effigie du Sacré-Cœur.
Devant un tel phénomène, les préfets interdisent le port d’insignes avec un emblème et l’exhibition en public de drapeaux tricolores revêtus de l’emblème du Sacré-Cœur. Des personnes sont verbalisées.
Le ministre de la guerre: Paul Painlevé, interdit par circulaire le 7 juin 1914 la consécration des soldats au Sacré-Cœur et le 29 juillet le port extérieur d’insignes religieux sur les uniformes.
Les soldats obéiront... en les portant en dessous.
Nous savons que malgré les ordres stricts, le général Foch consacrera en secret son régiment au Sacré-Cœur.(Voir notes en bas de page)
Le ciel pouvait-il rester sourd à tant de ferveurs, de prières? j'en viens donc à cette fameuse bataille de la Marne:
Le 2 septembre le gouvernement quitte Paris pour Bordeaux. Les forces franco-britanniques perdent du terrain. Les Allemands sont à Senlis, à 45 km de la capitale, sûrs de leur victoire. Ils s’imaginent déjà être “ à Paris dans deux jours” lorsque soudain, tout change.
Le journal Le Courrier de la Manche fait le récit de ce retournement inespéré de la bataille de la Marne, retournement qui s'est produit entre le premier vendredi de septembre et l’octave de la Nativité de la Vierge Marie, du 5 au 8 septembre 1914.
“Voici un témoignage précis, de Madame Tripet-Nizery, veuve du Capitaine Tripet, mort au combat le 4 septembre 1916 : elle déclara qu’étant infirmière dans l’ambulance de l’École Polytechnique, de fin 1914 à juin 1916, elle y reçut un blessé qui avait participé à la bataille de la Marne du côté français ; il lui confia : « Quand nous avons eu l’ordre de repartir en avant, une femme en blanc, devant la tranchée, nous entraînait “».
Le même journal, publia le 8 janvier 1917 une lettre datée quant à elle du 3 janvier 1915.
« Un prêtre allemand, blessé et fait prisonnier à la bataille de la Marne, est mort dans une ambulance française où se trouvaient des religieuses. Il leur a dit : « Comme soldat, je devrais garder le silence ; comme prêtre, je crois devoir dire ce que j’ai vu. Pendant la bataille, nous étions surpris d’être refoulés car nous étions légion comparés aux Français, et nous comptions bien arriver à Paris.» Mais nous vîmes la Sainte Vierge toute habillée de blanc, avec une ceinture bleue, inclinée vers Paris… Elle nous tournait le dos et, de la main droite, semblait nous repousser. »
Deux officiers allemands, prisonniers et blessés, témoignèrent comme l’avait fait le prêtre mort le 3 janvier 1915.
« Si j'étais sur le front, je serais fusillé, car défense a été faite de raconter, sous peine de mort, ce que je vais vous dire : vous avez été étonnés de notre recul si subit quand nous sommes arrivés aux portes de Paris. Nous n'avons pas pu aller plus loin, une Vierge se tenait devant nous, les bras étendus, nous poussant chaque fois que nous avions l'ordre d'avancer. Pendant plusieurs jours nous ne savions pas si c'était une de vos saintes nationales, Geneviève ou Jeanne d'Arc. Après, nous avons compris que c'était la Sainte Vierge qui nous clouait sur place.
Le 8 septembre, Elle nous repoussa avec tant de force, que tous, comme un seul homme, nous nous sommes enfuis. Ce que je vous dis, vous l'entendrez sans doute redire plus tard, car nous sommes peut-être 100.000 hommes qui l'avons vue. »
Voici un autre témoignage : il provient de deux autres officiers allemands blessés. Une infirmière bénévole les accompagne dans l’ambulance de la Croix Rouge française jusqu’à la salle de l’hôpital où ils allaient être soignés.
Entrés là, ils aperçoivent une statue de la Vierge de Lourdes et l’un d’eux s’écrit : « Die Frau von der Marne ! » (Oh ! La Dame de la Marne !) .
Son compagnon lui désigna l’infirmière afin qu’il se taise car elle les écoutait. Elle tenta, mais vainement, de les faire parler alors qu’elle leur prodiguait ses soins.
Ce récit en recoupe un autre, écrit par une religieuse qui soigne les blessés à Issy-les-Moulineaux:
«C’était après la bataille de la Marne. Parmi les blessés soignés à l’ambulance d’Issy se trouvait un Allemand très grièvement atteint et jugé perdu. Grâce aux soins qui lui furent prodigués, il vécut encore plus d’un mois. Il était catholique et témoignait de grands sentiments de foi. Les infirmiers étaient tous prêtres. Il reçut les secours de la religion et ne savait comment témoigner sa gratitude.» Il disait souvent :
« Je voudrais faire quelque chose pour vous remercier ».
Enfin, le jour où il reçut l’extrême-onction, il dit aux infirmiers :
" Vous m’avez soigné avec beaucoup de charité, je veux faire quelque chose pour vous en vous racontant ce qui n’est pas à notre avantage mais qui vous fera plaisir. Je payerai ainsi un peu ma dette. Si j’étais sur le front, je serais fusillé car défense a été faite d’en parler. » Et il parla de cette visite de la Vierge qui épouvanta les soldats allemands et provoqua leur fuite.
Dans une autre ambulance fut noté un témoignage semblable : un soldat allemand se mourait. Il avait été frappé par le dévouement parfait de la religieuse française qui le soignait. Il lui dit donc :
« - Ma sœur, c’est fini, bientôt je serai mort. Je voudrais vous remercier de m’avoir si bien soigné, moi un ennemi. Alors je vais vous dire une chose qui vous fera grand plaisir. En ce moment, nous avançons beaucoup en France mais, malgré tout, à la fin c’est votre pays qui gagnera.
- Comment le savez-vous ?
- À la bataille de la Marne, nous avons vu la Sainte Vierge nous repousser. Elle vous protège contre nous. Les officiers nous ont défendu, sous peine de mort, de parler de cette vision. Mais maintenant je suis fini. Quand je serai mort vous pourrez raconter la chose, pourvu que vous ne me nommiez pas »
Il devait craindre des représailles contre sa famille.
« - Pendant plusieurs jours, toute notre division a vu devant elle, dans le ciel, une Dame blanche avec une ceinture bleue flottant et un voile blanc. Elle nous tournait le dos et nous effrayait beaucoup. Le 5 septembre 1914, nous avons reçu l’ordre d’avancer et nous avons essayé de le faire : mais la Dame a paru tellement éblouissante et nous repoussait de ses deux mains de façon si terrifiante que nous nous sommes tous enfuis. »
À Liège, juste après l’armistice, un soldat se confia à son hôtesse qui s’empressa de noter ses propos :
« - Oh ! dès le commencement de la guerre je savais bien qu’à la fin nous serions battus. Je peux bien vous dire ça car je sais bien que vous ne le répéterez pas à nos officiers. » L’ancienne interdiction tenait donc toujours. Il ajouta :
« - À la première bataille de la Marne, nous avions devant nous, dans le ciel, une Dame blanche qui nous tournait le dos et nous repoussait de ses deux mains. Malgré nous, nous étions pris de panique, nous ne pouvions plus avancer. Trois de nos divisions au moins ont vu cette apparition. C’était sûrement la Sainte Vierge !
À un moment, Elle nous a tellement épouvantés que nous nous sommes tous enfuis, les officiers comme les autres. Seulement, le lendemain ils ont défendu d’en parler sous peine de mort : si toute l’armée l’avait su, elle aurait été démoralisée. Pour nous, nous n’avions plus le cœur à nous battre puisque Dieu était contre nous. C’était sûr qu’on allait à la mort pour rien mais il fallait bien marcher quand même. Nous ne pouvions pas faire autrement. C’est dur la guerre ! »
Pierre
Le Moult , auteur d'une
brochure "Miracle(s) de la Marne",
relate le témoignage suivant de Madame Bongar, épouse de
l'ancien maire de
Barcy, au sujet de sa mère en 1914.
Comme toutes les jeunes filles de cette époque,
celle-ci offrait ses services dans les hôpitaux où l'on recevaient des
blessés militaires allemands français et qui étaient renvoyés sur l'arrière,
en l’occurrence dans la région de Saint Quentin en
zone "occupée". Voici ce qu'elle racontait à sa fille:
"- Les blessés allemands par centaine, disaient tous la même chose: " C'est incompréhensible... c'est la Sainte Vierge qui nous a repoussés. Nous l'avons vraiment vu et pourtant nous étions les plus forts. Nous étions les plus forts!
Nous étions en train d'écraser les lignes françaises, nous allions arriver sur Paris et brusquement ce fut la débâcle! Nous l'avons vu, elle, la Sainte Vierge. Était-ce une apparition, un délire? De la main elle nous repoussait et devant cette force surnaturelle, nous avons fui... on ne pouvait plus avancer!"
Voila les quelques témoignages que j'ai pu récolter.
De tout cela les autorités civiles et militaires de l'époque n'en n'ont pas parlé. Mon grand-père qui était sur le front avait trouvé incompréhensible de voir les Allemands faire demi tour, alors qu'ils avaient l'avantage.
L’anticléricalisme forcené, les grandes tensions politiques et sociales qui existaient ces années là ne permettaient pas une étude approfondie de ce phénomène perçu comme trop religieux quand ce n'était pas considéré comme de la superstition.
Je serai curieuse de savoir ce que peuvent contenir les archives militaires allemandes...!
En France quelques évêques tels Mgr Gibier et Mgr Tissier, parmi d’autres, évoquèrent en chaire le « miracle de la Marne » mais avec réserve. L’interdiction faite aux soldats allemands de parler de l’évènement sous peine du pire, empêchait toute enquête qui aurait permis d’établir un dossier précis.
Et vous? Quand pensez-vous?
En tant que croyante, je pense que si l'Etat et les autorités religieuses avaient de concert permis une consécration nationale au Sacré-Cœur, le cours de l'histoire auraient très probablement été différents.
Notes sur le Maréchal Foch
Foch, élève des jésuites, connu pour sa foi et sa piété, son prestige militaire, n’a jamais livré le secret de sa consécration. Le chanoine Crépin écrit : «Il y a à Montmartre, depuis le 3 août, un précieux autographe qui reposera sous le pied du grand ostensoir pendant la durée de la guerre : consécration d’une partie de notre armée par l’un des ses chefs les plus qualifiés. Foch commande le 20 ème corps d’armée de Nancy, sous les ordres de Castelnau ; sa dévotion au Sacré-Cœur ne fait aucun doute, l’autographe a dû être envoyé par la poste."
Foch représente l’exemple type du soldat catholique. En 1918, Clemenceau arrive à l’improviste au quartier général de Bonbon (près de Melun) et demande le général. On lui répond qu’il est à la messe mais va être prévenu. Clémenceau répond : «Ne le dérangez pas, cela lui a trop bien réussi. J’attendrai ! »
Voici un autre texte concernant le Maréchal Foch, qui semble correspondre en date à la deuxième victoire de la Marne, proche de la fin de la guerre. Lui qui assistait tous les jours à la messe, devait bien certainement confier ses hommes à la Vierge et au Sacré-Cœur chaque jour.
L’abbé Paul Noyer, curé de Bonbon, écrit le 8 juillet 1918 une lettre à Foch :
«Mon Généralissime, avant de quitter bientôt peut-être ma paroisse, veuillez, je vous prie, agenouillé devant une statue du Sacré-Cœur de Jésus, Roi de France, lui consacrer toutes vos armées françaises. Demandez-lui avec supplication une prochaine et décisive victoire et que la France reste triomphante tant et surtout par ses Traités que par ses glorieux succès.
Veuillez agréer, mon Généralissime, les très humbles sentiments de votre serviteur entièrement dévoué, Paul Noyer, Curé de Bonbon. »
La lettre est remise le jour même.
Le 16 juillet, Foch rend visite au curé : «Monsieur le Curé, je viens vous remercier, j’ai fait tout ce que vous m’avez demandé et même plus. »
Le 17 octobre, Foch fait ses adieux à son curé, lui explique qu’il a consacré les armées au Sacré-Cœur,avec deux ou trois personnes devant la grande statue du Sacré-Cœur, près du maître-autel, au fond de l’église à droite.
Le 17 novembre 1918, le P.Perroy jésuite de l’Oeuvre de l’Insigne du Sacré-Cœur, du haut de la chaire de la cathédrale de Saint-Vincent de Chalon révèle :
«A genoux devant le Sacré-Cœur, le Général Foch a demandé au Sacré-Cœur, en lui consacrant les armées dont il avait la charge : premièrement une victoire prompte et définitive, deuxièmement une paix glorieuse pour la France. »
Lors de sa visite à la cathédrale de Strasbourg (Novembre 1918?, lors de l'entrée des troupes du maréchal à Strasbourg?) le Maréchal Foch explique au chanoine Schenékelé : " Cette victoire, nous la devons à Dieu et c’est pour le remercier que je suis venu ici." : Le 15 juillet, la dernière attaque allemande en Champagne avait échouée et l’Allemagne avait perdu la guerre.
Sources :
"
Le Sacré-Cœur et la grande guerre" de Alain Denizot
Contre-info.com
Délit d'im@ges
Le Maréchal Foch et
ICI
Wikipédia
Et quelques autres que vous m'excuserez de n'avoir pas notés.