Pourquoi AUX 2 TABLES? parce que l'homme ne vit pas que de pain....

samedi 20 octobre 2018

A la découverte d'Aix en Provence: les fontaines. (1)



Et si je vous emmenais faire une promenade au cœur d'Aix en Provence, joliment surnommé  la ville aux 1000 fontaines.
Bon c'est vrai dans le sud on exagère toujours un peu. Il n'y en a pas vraiment 1000, à peu près 130 répertoriées, tant publiques que privées, mais elles sont si omniprésentes dans la ville qu'on pourrait le croire bien aisément! Certaines sont très visibles, parfois classées aux monuments historiques, dessinées par des architectes de renoms.  Pour d'autres, plus discrètes, il faudra pousser une grille, le portail d'un hôtel particulier pour les apercevoir.

Comme son nom l’indique, Aix en Provence  est une ville d’eau, d’origine romaine, située à proximité de sources thermales. En 122 avant J.C,  le proconsul Caïus Sextius Calvinius fonde le poste militaire d’AQUAE SEXTIAE (eaux sextiennes) . Les bases d'Aix en Provence sont posées.

Le but de cet article est de vous faire découvrir au cours d'une promenade en centre ville, quelques fontaines qui assurent aux Aixois douceur et fraîcheur même au plus fort de l'été.

Toutes les photos pourront être agrandies en cliquant dessus.

Je dédie cet article à mon amie très chère, Chantal,  avec qui j'ai passé d'excellents moments à parcourir en tous sens cette belle ville!

Commençons par la fontaine emblématique de la Rotonde, qui marque l'entrée du cours Mirabeau. 




C'est une fontaine monumentale érigée en 1860, conçue par Théophile de Tournadre.
A son sommet trônent 3 statues qui représentent la Justice (orientée vers Aix), l'Agriculture (orientée vers Marseille) et les Beaux-Arts (orientée vers Avignon), permettant à la fontaine d'atteindre une hauteur de 12 mètres. Ces statues ont conféré à la fontaine le surnom de fontaine des Trois-Grâces.
Le diamètre du bassin est de 32 mètres. 



 12 lions en bronze ainsi que des cygnes, des naïades et des dauphins chevauchés par des angelots ornent le pourtour de la fontaine.
Plus haut se trouve un deuxième bassin, plus petit et surmonté d'un piédestal décoré de têtes de guépard.

Originellement alimentée par les eaux du Verdon, l'eau est aujourd'hui recyclée. Malheureusement actuellement sans eau pour cause de travaux importants sur la place. 
De la fontaine, nous arrivons tout naturellement sur :



Le Cours Mirabeau. 

Né avec le neuvième agrandissement de la ville, effectué au XVIIème siècle par l’archevêque Michel Mazarin. (Le frère du Cardinal Jules Mazarin) Le cours est la promenade incontournable des aixois et des nombreux touristes.De part et d'autre, de magnifiques hôtels particuliers.



En remontant le cours, une première fontaine, 
la fontaine aux 9 canons: Point d'artillerie ici. Le terme canon veut simplement dire tuyau.Édifiée par Laurent Vallon, elle remplace un ancien abreuvoir (1691) pour les troupeaux venus d’Arles en transhumance, ce qui explique la présence d’une margelle aussi basse.


A mi-parcours suit la fontaine moussue, ou d'eau chaude:
Cette fontaine fut construite en 1667, puis transformée en 1734. L’eau, à l'origine à 30°, est refroidie à 18°par ajout d'eau froide afin de limiter les concrétions. Cette fontaine tire son charme bien particulier du ruissellement de ses eaux sur un énorme rocher moussu qui se dresse au centre d’un bassin de forme légèrement quadrilobée. Et l'hiver on a droit à un peu de vapeur tout autour...


La fontaine du Roi René tout en haut du cours Mirabeau.
Sculptée par David sur des dessins de Revoil, elle fut commencée en 1819 et inaugurée en 1923 en présence de la duchesse d’Angoulème. Le roi René tenant d’une main son sceptre et de l’autre le raisin muscat qu’il introduisit en Provence, porte la couronne des comtes de Provence. A ses pieds, une palette et des livres rappellent qu’il fut le protecteur des Arts, des Sciences et des Lettres.



Des médaillons de Jean Matheron et Palamède de Forbin sont visibles sur le socle.

On quitte le cours Mirabeau et la place Forbin pour prendre la rue de l'opéra juste en face. A quelques mètres à gauche prendre la rue de 
la fontaine d'Argent. Fontaine qui se trouve à l'angle de la rue de la Mule Noire:

Un peu à l'écart des artères bruyantes cette fontaine, de 1760, classée Monument historique en 1949, est intégrée dans un angle, à l’intersection des rues de la Mule Noire et de la Fontaine d’Argent. Elle a été construite en 1758 selon les plans, influencés par le courant baroque, de Georges Vallon, avec la participation de Jean Chastel pour les sculptures.   

On remarque les motifs orientaux (2 têtes de turques), très en vogue au XVIIIe, sculptée par Chastel.
Descendons la rue de la Mule Noire. Nous retrouvons la place Forbin et prenons la rue d'Italie (la plus ancienne de la ville) A droite, la rue Cardinale nous conduit vers l'église (XIIIème s.) et la place Saint Jean de Malte ainsi que le musée Granet. 
La fontaine Saint Jean fut construite en 1760 à la demande des habitants du quartier qui se plaignaient de l'eau polluée de leur puits. Remaniée en 1862, seul le bassin est d'origine.

Continuons de descendre la rue Cardinale pour arriver sur la très jolie place des 4 dauphins.



Située dans le quartier Mazarin, 
la fontaine des 4 dauphins de 1667 est de la même époque que la fontaine moussue du cours Mirabeau. Aujourd'hui seul le bassin en pierres est d'origine.



C'est le travail du sculpteur Jean-Claude Rambot qui lui donne son intérêt décoratif.
Quatre dauphins baroques crachent l'eau dans un bassin circulaire.  A l'origine une statue de Saint-Michel devait surmonter l'obélisque. On lui préféra une fleur de lys puis une croix de Malte en 1830. A ce jour, sur le pyramidion de l'obélisque nous pouvons voir une pomme de pin.

           Retournons sur la place de la Rotonde et entrons dans la ville par la place des Augustins.
Au centre de cette petite place entourée de nombreux commerces, où il est parfois bien difficile de circuler, 
la fontaine des Augustins en granit de Turquie, construite en 1620. Deux siècles après, en 1820, elle est reconstruite entièrement. 
C’est alors qu’on la décore d’une colonne romaine provenant du palais comtal, sur l’emplacement de l’actuel palais de justice. Au sommet de cette colonne se trouve une étoile en cuivre à douze pointes.
Il est peut-être ici fait allusion aux seigneurs des Baux de Provence qui prétendaient descendre du roi mage Balthazar. Aussi avaient-ils pour emblème l'étoile de la nativité à seize branches. Mais ce n'est que supposition....
L’assise de la fontaine est en pierre froide de Peynier, et l’ensemble a été dessiné par l’architecte aixois Beisson.



Remontons la rue Espariat jusque sur la place d'Albertas.


C’est la place elle-même qui constitue un décor architectural séduisant et qui met en valeur 
la fontaine d'Albertas, circulaire plutôt récente puisqu'elle date de 1862. Aujourd'hui la place d'Albertas est un lieu de rencontre où amoureux, peintres, cinéastes, touristes, étudiants ou aixois se croisent, s'assoient ou profitent d'un concert quand le temps le permet.


Dirigeons nous vers 
la fontaine Saint Honoré, sur la place du même nom. Cette fontaine a été dédier à M. Drutel.
Écrivain français, poétesse mais aussi tambourinaire et félibrige, Marcello Drutel (1897-1985) dispensa des cours de provençal à l’école normale d’institutrices d’Aix-en-Provence pendant 37 ans. 

Un peu tristounette cette fontaine du XX ème siècle surtout en ce jour ou elle est sans eau.

Fontaine des Bagniers:


Fontaine des Bagniers
Au sortir de la place, prendre à gauche  la rue des Bagniers jusqu'à l'angle de la rue des Chapeliers. En provençal le mot bagnié est "celui qui tient les bains publics". Construite en 1685, elle était alors alimentée en eau chaude qui provenait des bains romains, des thermes. Elle fut quelque peu déplacée et adossée au mur de l'immeuble telle que nous la voyons aujourd'hui en 1759 pour faciliter la circulation. Elle est aujourd'hui alimentée en eau froide.

Après la rue Peyresc, nous arrivons tranquillement sur la place des Prêcheurs. Toujours pas de chance pour les photos, ce quartier est lui aussi en grands travaux! Il aura fallu jouer avec les barrières de chantiers pour faire ces clichés.
Construite en 1760 sur ce qui était la place la plus fréquenté avant la construction du cours Mirabeau, 
la fontaine des Prêcheurs est l'oeuvre du sculpteur Jean Pancrace Chastel. Le piédestal qui surmonte le bassin circulaire est agrémenté de quatre lions.
Entre chaque, des médaillons réalisés entre 1793 et 1833 furent détruits puis reconstitués. Ils représentent le fondateur d’Aix Sextius Calvinus, le dernier comte de Provence Charles III du Maine, le futur Comte de Provence Louis XVIII et Louis XV, grand-père de Louis XVIII.
Tout en haut de l'obélisque, un aigle aux ailes déployées, prêt à s'envoler. Qui se souvient que sur cette place, au XVI ème siècle, on trouvait également gibets, roue et échafaud? Échafaud qui fut démoli en 1775. (Et reconstruit dans un endroit plus discret vers la place Miollis. 1789 n'était pas très loin...)



Avec ces 12 premières fontaines, fin de la partie 1.
A suivre....

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire