La fête de l’Immaculée Conception est une fête
relativement récente, du moins officiellement, car depuis le moyen- âge les
catholiques et les orthodoxes affirment simplement « que Marie est Toute Pure, toute Immaculée, dès sa conception, parce que
c’est un don de Dieu. Et si d’aventure quelqu’un croit que ce n’est pas
possible, il diminue le don de Dieu. »
Il aura donc fallu beaucoup de temps et de réflexion pour
que, en 1854, le pape Pie IX proclame le
dogme de l’Immaculée Conception.
Un dogme qu’est-ce ?
Un dogme est une vérité de foi solennellement proclamée
par le Pape pour être accueilli par l’Église.
Ainsi, le 8 décembre 1854, dans la Bulle « Ineffabilis
Deus », le pape Pie IX déclarait :
"Nous
déclarons, prononçons et définissons que la doctrine qui tient que la
bienheureuse Vierge Marie a été, au premier instant de sa conception, par une
grâce et une faveur singulière du Dieu tout puissant,
en
vue des mérites de Jésus Christ, Sauveur du genre humain,
préservée
intacte de toute souillure du péché originel, est une doctrine révélée de Dieu,
et qu’ainsi elle doit être crue fermement et constamment par tous les fidèles
".
Un dogme est toujours le résultat d’une longue réflexion
de l’ensemble du clergé et du peuple de Dieu. Cela ne « tombe » pas par hasard, par la décision d’un seul homme.
Étonnant de voir qu’en 1830, soit 24 ans avant la
promulgation du dogme, la Vierge Marie apparaît rue du Bac à Paris à une jeune
religieuse en disant qu’elle « est conçue sans péché »
Et en 1858, à Lourdes, une petite bergère qui ne sait ni lire ni
écrire, Bernadette Soubirous, voit une belle dame qui lui dit être:
« L’Immaculée Conception » juste 4 ans après la
promulgation du dogme.
Le ciel voudrait-il confirmer la décision de l’Église de proclamer Marie :
Immaculée Conception ?
Encore une coïncidence de date étonnante. Ça se passe à
Lyon dans les années 1852-1853.
Chapelle et basilique se sont succédé depuis le Moyen-âge
sur la colline bien connue de Fourvière. Les Lyonnais y implorent depuis le
moyen-âge le secours de Marie dans les calamités publiques et donnent une grande solennité à la fête de la
naissance de la Vierge, le 8 septembre. (Suite au vœu des échevins*)
En 1852, on achevait à Lyon la reconstruction du clocher
de la vieille chapelle de Fourvière. Au sommet de l’édifice, on avait placé une
statue de la Vierge Marie en bronze doré.
Elle devait être inaugurée le 8 septembre, mais une inondation dans
l’atelier du fondeur retarda la cérémonie au 8 décembre, autre fête de la Vierge, celle de sa Conception. (En
1140, les chanoines de Lyon introduisirent la fête de la Conception de Marie,
le 8 décembre, tandis que sa Nativité était déjà célébrée le 8 septembre.)
Ce jour-là, des feux d’artifice étaient prévus mais une
pluie torrentielle s’abattit sur la ville. À la tombée de la nuit, le ciel
s’éclaircit et la pluie s’arrêta.
"Tout à coup apparaissent à quelques fenêtres
inconnues des lignes de feu... La ville s’était embrasée en un instant.
Bientôt, il ne restait plus, sur la vaste étendue des quais, des rues, des
passages ignorés et des cours invisibles, aucune fenêtre obscure.
Les petits
marchands, les clochers, illuminaient leurs baraques, leurs voitures et
jusqu’aux bordures des trottoirs... Quelques feux de Bengale s’allumèrent sur
les toits de la chapelle de Fourvière, la statue de la Vierge apparaît et la
grosse cloche de Saint Jean, cet éloquent interprète des joies publiques, est
lancée à toute volée. À huit heures, la population entière était dans la rue,
circulant, paisible, joyeuse et attendrie. On se serrait la main sans se
connaître, on chantait des cantiques, on applaudissait, on criait : "Vive
Marie ! " Les étrangers n’en revenaient pas de leur surprise, et les
Lyonnais, tout remplis qu’ils étaient de cette fête improvisée, se demandaient
comment, en un instant, une population de trois cent mille âmes avait pu être
saisie de la même pensée". (Récit d’un témoin de l’époque)
L’évènement éphémère d’une nuit devint institution. On
prépara avec soin les illuminations de 1853. Quant à celles de 1854, elles
furent un triomphe, car elles coïncidaient avec la proclamation par le Pape, à
Rome, du dogme de l’Immaculée Conception. Les Lyonnais avaient la fierté des
précurseurs.
Désormais, d’année en année, les Lyonnais et l’Eglise toute
entière, fêtent Marie, lui disent de multiples mercis, se préparant à fêter le
grand cadeau qu’elle nous fait à Noël : Jésus, la
lumière du monde.
Sources :
*Bibliothèque municipale de Lyon : Vœu des échevins
Images du Net.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire