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samedi 11 novembre 2017

Novembre: mois des âmes du purgatoire 3

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Que nous disent les conciles de Florence et de Trente?

Concile de Florence – 1439 : « Nous déclarons que les âmes des véritables Pénitents, morts dans la charité de Dieu, avant que d'avoir fait de dignes fruits de pénitence pour expier leurs péchés de commission ou d'omission, sont purifiés après leur mort par les peines du Purgatoire ».

Concile de Trente – 1545-1563 : « Si quelqu'un dit qu'à tout pécheur pénitent qui a reçu la grâce de la justification, l'offense est tellement remise et l'obligation à la peine éternelle tellement effacée et abolie, qu'il ne lui reste aucune peine temporelle à payer, soit en cette vie, soit en l'autre dans le Purgatoire, avant que l'entrée au Royaume du Ciel puisse lui être ouverte, qu'il soit anathème » (c’est-à-dire hors du Corps de la Pensée de l’Eglise universelle).

Ces deux conciles, intervenus tardivement dans l’Histoire de l’Eglise, expliquent sans aucun doute pourquoi certains considèrent le Purgatoire comme une « invention » sur le tard de l’Eglise catholique.

Toutefois, il convient de noter que dix siècles avant le Concile de Trente, le Pape Saint Grégoire le Grand (540-604), affirmait déjà que : 

« Pour ce qui est de certaines fautes légères, il faut croire qu'il existe avant le jugement un feu purificateur, selon ce qu'affirme Celui qui est la Vérité, en disant que si quelqu'un a prononcé un blasphème contre l'Esprit Saint, cela ne lui sera pardonné ni dans ce siècle-ci, ni dans le siècle futur (Mt 12,31). Dans cette sentence nous pouvons comprendre que certaines fautes peuvent être remises dans ce siècle-ci, mais certaines autres dans le siècle futur » (Dialogues 4. 39).

Il est donc manifeste que le Purgatoire « existait » dans la pensée de l’Eglise bien avant les conciles de Florence et de Trente. Faut-il alors considérer Saint Grégoire le Grand comme le « père » du Purgatoire ?


Ce serait oublier la requête de Sainte Monique adressée, peu avant de mourir, à son fils Saint Augustin, de se souvenir de son âme à chacune de ses messes (Confessions, 9. 11). Requête qui n’aurait pas grand sens si Monique ne croyait pas que son âme pouvait être aidée par des prières – chose inconcevable au Paradis (où l’âme est pleinement comblée par Dieu) ou en enfer (où elle ne peut plus jouir de la moindre consolation ni de la moindre assistance de quiconque). Rappelons que les Confessions ont été écrites à la fin du 4e siècle. Faut-il donc attribuer la paternité du Purgatoire à Saint Augustin – ou Sainte Monique ?


Ce serait négliger les graffitis trouvées dans les catacombes romaines, où les premiers chrétiens, durant les persécutions des trois premiers siècles, inscrivaient leur prière pour les morts. Il est évident que si de telles prières ont pu être composées, c’est parce que nos Pères dans la foi croyaient en la réalité du Purgatoire, même s’ils n’en avaient pas le mot.

L’histoire de l’Eglise nous révèle donc l’existence d’une croyance commune, dès les origines du christianisme, en la possibilité de prier et d’offrir des sacrifices pour les défunts qui ne seraient ni au Paradis ni en Enfer, et donc – même s’il a fallu de nombreux siècles pour que l’Eglise précise sa pensée sur cette réalité mystérieuse, sous la conduite du Saint Esprit (cf. Jn 16. 13) – en l’existence du Purgatoire.

Il est dès lors inexact de prétendre que le Purgatoire serait une « construction théologique » tardive et artificielle de l’Eglise catholique. Aussi loin que l’on puisse remonter dans l’histoire du christianisme, on observe des traces de cette pratique de la prière pour les défunts. Le Purgatoire a donc toujours fait partie de la foi des fidèles ; et l’Eglise fondée par Jésus-Christ y a toujours cru.

Si tel n’avait pas été le cas d’ailleurs, de nombreuses voix n’auraient pas manqué de se lever contre une telle « invention ». La croyance dans le Purgatoire aurait apporté en effet un tel changement dans la foi catholique qu’elle aurait soulevé un tollé chez les défenseurs de l’orthodoxie. Or, curieusement, il n’existe, dans les années immédiatement postérieures à l’âge apostolique, pas la moindre trace de protestation contre l’insertion du Purgatoire (ou de la prière en faveur des morts) comme d’une doctrine nouvelle.

Ceux qui affirment que le Purgatoire serait une invention de l’Eglise catholique se trouvent confrontés, on le voit, à une double difficulté : 1°) définir la datation de l’introduction de cette « nouveauté », et 2°) expliquer l’absence de toute controverse au moment de cette prétendue introduction.
A suivre....
Extrait de Totus Tuus