En ce jour, fête de Saint Jean Eudes, voici un texte à méditer sur l'oraison.
1. Le saint exercice de l'oraison doit être mis au rang des principaux fondements de la vie et sainteté chrétiennes, parce que toute la vie de Jésus-Christ n'a été qu'une perpétuelle oraison, laquelle nous devons continuer et exprimer en notre vie, comme une chose si importante et si absolument nécessaire, que la terre qui nous porte, l'air que nous respirons, le pain qui nous sustente, le cœur qui bat dans notre poitrine, ne sont point si nécessaires à l'homme pour vivre humainement, que l'oraison est nécessaire à un chrétien pour vivre chrétiennement.
2. L'oraison est une participation à la vie des anges et des saints, â la vie de Jésus-Christ et de sa très sainte Mère, et à la vie de Dieu même et des trois personnes divines.
Car la vie des anges, des saints, de Jésus-Christ et de sa très sainte Mère n'est autre chose qu'un continuel exercice d'oraison et de contemplation, étant sans cesse occupée à contempler, glorifier et aimer Dieu, à lui demander pour nous les choses qui nous sont nécessaires.
Et la vie des trois personnes divines est perpétuellement occupée à se contempler, se glorifier et aimer les unes les autres, qui est ce qui se fait premièrement et principalement dans l'oraison.
Car la vie des anges, des saints, de Jésus-Christ et de sa très sainte Mère n'est autre chose qu'un continuel exercice d'oraison et de contemplation, étant sans cesse occupée à contempler, glorifier et aimer Dieu, à lui demander pour nous les choses qui nous sont nécessaires.
Et la vie des trois personnes divines est perpétuellement occupée à se contempler, se glorifier et aimer les unes les autres, qui est ce qui se fait premièrement et principalement dans l'oraison.
3. C'est la parfaite félicité, le souverain bonheur et le vrai paradis de la terre, car c'est par ce divin exercice que l'âme chrétienne est unie à son Dieu, qui est son centre, sa fin et son souverain bien.
C'est là qu'elle le possède et qu'elle est possédée de lui. C'est là qu'elle lui rend ses devoirs, ses hommages, ses adorations, ses amours, et qu'elle reçoit de lui ses lumières, ses bénédictions et mille témoignages de l'amour excessif qu'il a pour elle.
C'est là enfin que Dieu prend ses délices en nous, selon cette sienne parole : « Mes délices sont d'être avec les enfants des hommes », et qu'il nous fait connaître par expérience que les vraies délices et les parfaits contentements sont en Dieu, et que cent, voir mille ans des faux plaisirs du monde ne valent pas un moment des véritables douceurs que Dieu fait goûter aux âmes qui mettent tout leur contentement à converser avec lui par le moyen de la sainte oraison.
C'est là qu'elle le possède et qu'elle est possédée de lui. C'est là qu'elle lui rend ses devoirs, ses hommages, ses adorations, ses amours, et qu'elle reçoit de lui ses lumières, ses bénédictions et mille témoignages de l'amour excessif qu'il a pour elle.
C'est là enfin que Dieu prend ses délices en nous, selon cette sienne parole : « Mes délices sont d'être avec les enfants des hommes », et qu'il nous fait connaître par expérience que les vraies délices et les parfaits contentements sont en Dieu, et que cent, voir mille ans des faux plaisirs du monde ne valent pas un moment des véritables douceurs que Dieu fait goûter aux âmes qui mettent tout leur contentement à converser avec lui par le moyen de la sainte oraison.
4.L'oraison est la vraie et la propre fonction de l'homme et du chrétien, puisque l'homme n'est créé que pour Dieu, pour être en société avec lui, et que le chrétien n'est sur la terre que pour y continuer ce que Jésus-Christ y a fait pendant qu'il y a été.
C'est pourquoi je vous exhorte, autant qu'il m'est possible, et je vous conjure au nom de Dieu, vous qui lisez ces choses, puisque notre très aimable Jésus daigne prendre ses délices d'être et de converser avec nous par le moyen de la sainte oraison, de ne pas le priver de son contentement...
Regardez cette affaire comme la première, la principale, la plus nécessaire, la plus pressée et la plus importante de toutes vos affaires, et dégagez, tant qu'il vous sera possible, des autres affaires moins nécessaires.
C'est pourquoi je vous exhorte, autant qu'il m'est possible, et je vous conjure au nom de Dieu, vous qui lisez ces choses, puisque notre très aimable Jésus daigne prendre ses délices d'être et de converser avec nous par le moyen de la sainte oraison, de ne pas le priver de son contentement...
Regardez cette affaire comme la première, la principale, la plus nécessaire, la plus pressée et la plus importante de toutes vos affaires, et dégagez, tant qu'il vous sera possible, des autres affaires moins nécessaires.
Saint Jean Eudes (1601-1680), La Vie et le Royaume de Jésus, II, § 11
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